D’où vient, Richard, ton expérience en écoute active ?

Quand je suis arrivé dans la lutte contre le sida à AIDES à Grenoble en 1989, on était dans les années de cendres. Il y avait un énorme besoin de mener des actions de mobilisation des personnes, de plaidoyer et d’information pour modifier les représentations de la société toute entière. Couplé à ce besoin, il fallait accueillir la parole  des personnes concernées. Cette écoute permettait de soutenir, d’accompagner et d’orienter cette personne qui racontait son histoire de vie avec la maladie, celle qui vivait un rejet de sa famille, ou encore celle qui redoutait d’avoir des rapports sexuels.

C’est avec AIDES à Grenoble que j’ai suivi mes premières formations à l’écoute active. C’est lors de mes premières permanences téléphoniques que j’ai découvert ce goût pour l’écoute active.

Avec la création en 1990 de la ligne d’écoute gratuite Sida Info Service pilotée à ses débuts par AIDES et ses partenaires à l’échelle de la France, nous, les militants-es, sommes passé.e.s à une offre d’écoute quasi journalière des personnes. Pour moi, 4 heures d’écoute téléphonique au moins une fois par semaine m’a fait un sacré entraînement par la pratique.

C’était aussi la période où, en France, il y a avait une forte mobilisation du public pour devenir volontaire. À AIDES Grenoble on a multiplié les formations initiales - donc à l’écoute - à 3 ou 4 par an et on a même mis en place une formation spécifique pour approfondir le sujet. Une grande partie de mon temps de volontaire était consacré à organiser et animer ces formations  On oublie souvent mais pour former il est nécessaire aussi d’écouter les participant.e.s

En 1992, je suis embauché comme accompagnateur de prévention dans l’équipe d’un bus d’échange de seringues. L'écoute était mon outil de travail.

Mon expérience de l’écoute vient donc du tandem entre les actions sur le terrain et les actions de formation. C’est une expérience que j’ai enrichi avec des formations sur des techniques centrées sur les personnes.

Qu’est-ce que, pour toi, l’écoute active ?

Tout est dans le mot ‘active’. Celle ou celui qui écoute participe activement avec celui qui parle. On intervient. On cherche à comprendre et à rendre explicite ce que la personne vient nous exposer. On reformule ce qu’on a compris pour rester en phase avec la personne, on demande des précisions pour explorer la situation, clarifier ses interrogations ou orienter vers une solution. On cherche à ce que la personne reparte dans un état d’esprit différent, avec une nouvelle façon de voir sa situation, un ressenti plus clair, une information qui lui est utile, ou encore une action à mettre en place. C’est donc bien différent d’une écoute où l’écoutant.e est là pour être l’oreille et absorber le flux de quelqu’un qui se déverse.

Dans une écoute active on n’est pas centrée sur l’expertise, les connaissances ou les expériences de la personne écoutante. Une écoute active est centrée sur la personne qui parle et cherche à l'aider à être en position et en capacité d’agir sur sa vie. Le rôle de la personne qui écoute est également de nommer les émotions qu’elle décèle dans le discours, qu’elles soient tacites ou explicites.

Cette approche a été développée à partir des travaux sur l’approche centrée sur la personne du psychologue américain Carl Rogers.

Pourquoi est-ce utile de bénéficier d’une sensibilisation à l’écoute active quand on travaille à Coalition PLUS ?

Soyons clairs : cette sensibilisation n’est qu’une mise en bouche. Elle aborde quelques repères pour écouter activement son interlocuteur . Si vous avez déjà fait des formations sur le sujet, la sensibilisation peut servir à réactiver vos connaissances.

Ceci dit, nous militons dans des structures qui veulent entendre ce que disent les personnes qui viennent à nous. Dit autrement, avant de mettre les communautés ensemble, de faire un plaidoyer, de mobiliser et d’agir, on veut savoir ce que les gens nous disent vraiment. Cette sensibilisation peut jouer un rôle en aidant les participant-es à se situer dans une écoute plus proche des personnes.

L’approche d’écoute qu’on aborde dans la sensibilisation concorde avec nos valeurs de solidarité de soutien et de disponibilité pour les autres tout en appuyant le ‘pouvoir agir’ des personnes.

« Cette formation, au-delà du contenu, a renforcé mon sentiment d’appartenance à Coalition PLUS. J’ai trouvé ça très positif de sentir que l’on appartient à une communauté d’acteur-rices worldwide. » Philippe Rossignol, bénévole à AIDES.

Comment se déroule une session de sensibilisation ?

Les rencontres se déroulent en deux fois deux heures avec des groupes d’une dizaine de personnes pour que ce soit toujours possible d’avoir des interactions et d'échanger entre nous. L’animation est assurée par un binôme, donc moi et une autre personne, souvent d’une association membre ou du secrétariat. On incorpore quelques exercices d’entraînement légers pour pratiquer les notions abordées. Tout se fait dans une ambiance la plus rassurante et conviviale possible.

C’est à la fois l’occasion de se décentrer de sa réalité pour mieux comprendre les façons de faire de chacun-e et de rencontrer d’autres militants-es de Coalition PLUS. Cela contribue à renforcer ce qui nous lie comme réseau.

« Pour moi, le meilleur moment c’est le partage d'expérience lors des sessions sur l'écoute active. Cela m'a permis de maîtriser la différence entre l'écoute et l'écoute active. » Judicaël Bambara, bénévole à REVS PLUS

Inscrivez-vous dès maintenant aux prochaines séances!

SEPTEMBRE dates: 7 & 14  horaires : 16.00-18.00 UTC

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OCTOBRE-NOVEMBRE dates: 27/10 & 03/11, horaires : 11.00-13.00 UTC

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NOVEMBRE  dates: 17 & 24, horaires: 15.00-17.00 UTC

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DÉCEMBRE dates: 8 & 15, horaires: 12.00-14.00 UTC

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Pour plus d’informations contactez Richard Stranz: rstranz@coalitionplus.org