En Roumanie, les pénuries de traitements antirétroviraux contre le VIH ne sont pas un phénomène récent. Selon Nicoleta Dascalu, coordinatrice de projet à ARAS, ce problème est récurrent depuis la chute du régime communiste dans les années 90. Pourtant, ces traitements sont vitaux pour les personnes vivant avec le VIH et indispensables pour réduire les nouvelles infections.
Les causes de la pénurie de stock d’antirétroviraux
Bien que l’Etat roumain couvre à 100% le traitement antirétroviral, la situation n’est pas pour autant facile pour les personnes vivant avec le VIH.
En effet, ces dernières doivent faire face à des ruptures récurrentes de stock de traitement. En cause, un problème de financement émanant du Ministère de la Santé.
« Ils se renvoient la balle ! Le ministère de la santé accuse le ministère des finances de lui donner trop peu d’argent et donc, ils nous répondent qu’ils ne peuvent rien faire face à la situation » nous raconte Nicoleta Dascalu.
La disponibilité en continu des traitements antirétroviraux est cruciale, à la fois au niveau individuel pour chaque personne vivant avec le VIH et au niveau collectif, afin de stopper l'épidémie. Or, les fréquentes pénuries de médicaments créent une forte incertitude et freinent la riposte à l'épidémie au niveau national.
Des financements internationaux qui s’amenuisent
La Roumanie n’est plus éligible au financement du Fonds Mondial depuis qu’elle a rejoint l’Union Européenne et doit désormais se contenter de ses financements nationaux pour ses programmes de lutte contre le VIH.
Malgré des budgets nationaux insuffisants et un manque d’engagement de l’Etat, ARAS poursuit ses activités, en mobilisant des fonds privés et en puisant dans ses fonds propres. L’association a donc dû trouver des alternatives, soit « des petits financements à gauche, à droite » nous explique Nicoleta, sachant que toutes les solutions possibles ne règlent le problème qu’à court terme. Ce manque de moyens financiers ne permet pas à l’association d’apporter une réponse totale à la riposte au VIH sur le plan national.
Concrètement, à Bucarest, 10 000 personnes usagères de drogue auraient besoin de matériel d’injection sécuritaire et de suivis médicaux. Actuellement, les ressources de l’association ne lui permettent d'accompagner que le quart de cette population, et ce, sans couvrir totalement les besoins des personnes. Selon les statistiques officielles, ces 5 dernières années, autour de 15% des nouveaux cas VIH ont été parmi les usagers de drogues, et autour de 25% parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes.
Propos recueillis par Laurence Collard
Consultez Nicoleta Dascalu, coordinatrice de projet à ARAS en Roumanie, à nicoleta.dascalu@arasnet.ro
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